jeudi 19 septembre 2013

Musées by Lux, La Cathédrale, Nicolas de Staël

La Cathédrale, Nicolas de Staël





La Cathédrale est une masse lumineuse, un repère essentiel, une balise dans la nuit. Un chemin sombre nous y mène, oui…  mais pas d’inquiétude : il se dresse, on dirait, sans embûches ni faux-amis. Aller tout droit vers le centre, ne pas craindre l’ennui : la voie la plus simple s’encombre rarement du feu d’artifice de l’euphorie. Or quelle réjouissance que de rencontrer dans l’obscur silence de la vie d’ici l’imposante auberge, l’école de l’envie! Car n’éveille-t-elle pas l’envie de voir et de comprendre, de répondre à l’énigme du sens, de l’étrange élégance, de l’éclat de minuit ? Qu’on s’écarte de la route la plus courte et on sera aussitôt ébloui… par la blancheur insistante, par l’assurance généreuse de la demeure qui luit pour tous les visiteurs, même pour celui qui se méfie.  Un bloc solide, une maison ordonnée. Le père et la mère, celle qui rassure et celui sur qui s’appuyer. Un labyrinthe aussi, ne serait-ce pas risqué de s’y aventurer ? Des reflets dorés percent la pierre lunaire, révélant la couleur du mystère, dissipant le doute austère. Seul un immense trésor peut briller de la sorte, le curieux ne l’envisage pas autrement. Alors il ouvre la porte… Béni soit l’impudeur, béni soit la soif d’émerveillement. 

Musée des Beaux-arts, Lyon: La Cathédrale, Nicolas de Staël, 1955, Huile sur toile. H. 195 ; L. 130cm. 

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