Femme assise sur la plage, Picasso |
Une femme assise sur
la plage est une femme sans fards et sans âge, une femme comme les autres,
un cœur qui ne pense pas. Personne alentour, que fait-elle donc là ? Et
puis elle est totalement nue, ça ne se fait pas… Ça ne se fait pas, elle ne connaît pas. Elle ne connaît pas parce qu’elle est libre,
là-bas. Là-bas, c’est là ou en elle, ici et maintenant quoi. Libre de la mère,
de la maîtresse, de la femme et cetera.
La présence vivante dispense du souci de l’emploi. Des mains qui nettoient le
sable entre leurs autres doigts, une attention toute consacrée à cela. Elle
n’est que celle qui est là. Pas de folklore, pas de rubans, d’atours. Le corps
seul ne croit pas en ces lois. La terre et le ciel, il ne demande que cela.
L’horizon disponible. Le bleu d’en haut dans l’eau, l’esprit au repos. Le choix
de partir, alors il reste, va. La voie tranquille s’offre à celui qui ne
cherche pas. Chaque membre existe, se réjouit, reprend enfin ses droits. Ça les
rassemble, les unit pour la joie. Celle de l’enfant qui vit, du sage qui sait
déjà. L’animal qui fait sa toilette est un animal-roi. La caresse, le soleil,
la chance d’ici-bas. Le crâne qui respire. La chair qui aime ça.
La terre et le ciel, tout est là. Ne cherche plus. Pose-toi
là.
Musée des Beaux-arts, Lyon: Femme assise
sur la plage, Pablo Picasso, 10 février 1937, Huile, fusain et
pastel sur toile. H. 131, L. 163,5cm.
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